Message Ven Fév 18, 2011 1:03 am

La Bourse Rideau 2011

LA BOURSE RIDEAU 2011

Dimanche 13 février 2011
Mathieu Lippé
Voyageuse parole
+
Lisa LeBlanc
+
Stephen Faulkner
J’m’en va r’viendre
Salle Ulric-Breton du Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
20h30 à 22h00

Lundi 14 février 2011
Jimmy Hunt
+
Chantal Archambault
La romances des couteaux
+
Alex Nevsky
De lune à l’aube
Salle Ulric-Breton du Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
19h15 à 20h45

Malajube
La caverne
+
Random Recipe
Fold it ! Mold it !
+
Misteur Valaire
Golden Bombay
Impérial de Québec
21h15 à 22h45

Mardi 15 février 2011

Leif Vollebekk
+
Émilie Clepper
What you see
+
Jon Day
Exhibit C
Salle Ulric-Breton du Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
21h15 à 22h45 (21h30 à 23h00)

Mercredi 16 février 2011
Galant, tu perds ton temps
+
Vendeurs d’enclumes
Bonheur d’occasion
Salle Ulric-Breton du Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
21h30 à 22h45


La semaine de 20 minutes


Chaque année, début février, se tient la Bourse Rideau. Événement qui comprend des spectacles, des conférences et un salon, la Bourse Rideau est faite pour tous les intervenants qui travaillent dans l’ombre, que le public ne connaît généralement pas : les diffuseurs, les producteurs, les agents d’artistes, etc. Ainsi, la partie la plus importante de la Bourse Rideau se compose de showcases destinés à faire découvrir l’artiste en question. Ces petits spectacles se déroulent un peu partout dans la ville de Québec, et notamment à l’Impérial, au Cabaret du Capitole (lieu où certains spectacles sont ouverts au grand public, mais affichent rapidement complets; c’est le cas de Patrice Michaud/Gilles Bélanger et Francis d’Octobre/Alfa Rococo), et au Théâtre Petit Champlain. J’ai la chance, comme chaque année, de pouvoir voir les spectacles qui s’y donnent.

Cette année, quatre soirées étaient inscrites à l’horaire de l’intime salle, du dimanche au mercredi (avec un détour par l’Impérial lundi soir dans mon cas, en deuxième partie de soirée). Le bal a commencé dimanche soir avec un trio d’artistes très différents, à savoir Mathieu Lippé, Lisa LeBlanc et Stephen Faulkner.

Mathieu Lippé était déjà passé sur les planches du TPC à la faveur d’une première partie de Loco Locass en janvier de l’année dernière. C’est avec un plaisir évident et une joie de vivre communicative qu’il est venu, pendant 15-20 minutes, nous ensorceler avec ses mots. Car Lippé fait un habile mélange entre slam, poésie et chanson. Entouré de 3 musiciens (guitare, basse, batterie), Mathieu Lippé a beaucoup de talent, mais malheureusement les défauts du slam (certaines intonations, un flot qui ressemble à ceux des autres slammeurs québécois…). Heureusement, quand il sait faire preuve d’humour et de sensibilité (comme c’est le cas dans son slam avec des noms de pays), il réussit à se démarquer, mais pas autant que quand il verse dans une chanson certes plus traditionnelle mais aussi plus touchante. On aime, à ce titre, sa chanson sur la vie et la mort. Une belle découverte qui ne demande qu’à être polie, et écoutée, pour éclore encore plus.

Lisa LeBlanc est acadienne et ne s’en cache pas. De toute façon, impossible de ne pas l’entendre dans son accent, très prononcé. La gagnante du Festival international de la chanson de Granby, édition 2010, a en quelque sorte une certaine réputation qui la précède : on dit d’elle qu’elle fait un type de musique très trash, avec des paroles crues, voire vulgaires. L’animateur de la soirée avait annoncé qu’elle ne laisserait personne indifférent, et ce fut le cas. La jeune chanteuse de 20 ans, accompagnée pour l’occasion d’un excellent guitariste, a tout pour (me) déplaire. La vulgarité qu’elle use n’est à mon sens pas toujours justifiée. De plus, les paroles de ses chansons laissaient à tout le moins à désirer. Et dire qu’elle a fait une résidence à Petite-Vallée… Heureusement, la troisième et dernière chanson qu’elle a chantée (Avoir su), une belle réflexion émouvante sur la notion de destin, a rehaussé un peu le niveau. Il reste à Lisa LeBlanc encore beaucoup de travail, et peut-être d’épuration, pour réussir à convaincre un plus grand nombre d’auditeurs. Certes, elle a une personnalité forte et une « marque de commerce » qui lui sont propres, des atouts quand on démarre une carrière artistique. Mais le prix à payer est de laisser sur le côté ceux qui n’adhérent pas à ce qu’elle propose comme discours. Je suis, à première vue, de ceux-là. Et serait ravi de revoir LeBlanc en spectacle sur une plus longue durée, question de voir si cette première impression, globalement négative, était justifiée ou non…

La Bourse Rideau est surtout faite pour faire découvrir de jeunes talents, Mathieu Lippé ou Lisa LeBlanc était deux exemples parfaits de cette nouvelle génération qui tente de percer le marché (et nous aurons sûrement d’autres exemples au cours de la semaine).Mais on peut voir de temps à autre des vieux de la vieille, des chanteurs qui n’ont plus rien à prouver mais qui peuvent être invités par Rideau pour essayer quand même de se vendre (c’est un processus qui se renouvelle toujours dans ce métier, peu importe son âge). C’est le cas de Stephen Faulkner, qui revenait au Théâtre Petit Champlain après quelques passages au début des années 2000, pour un showcase country qui a fait place à la musique, si on excepte le court discours dans lequel Faulkner nous a appris qu’un film allait sortir sur J’m’en va r’viendre, titre de la nouvelle tournée de Faulkner (et ancienne chanson remise au goût du jour pour l’occasion). Celui-ci, grippé et entouré de 5 jeunes musiciens, n’a peut-être pas livré sa meilleure prestation scénique, surtout en ce qui concerne sa voix. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu’il a un côté « ours mal léché » naturel, qui fait partie de son charme. Quoiqu’il en soit, on aimerait beaucoup le revoir avec un spectacle complet, pour constater ce qu’on savait déjà : Stephen Faulkner, ancien acolyte de Plume Latraverse, a encore toute sa pertinence en 2011 (lui, le chanteur sans cesse sur les routes, d’après ses chansons), et est bien sûr l’auteur de magnifiques chansons encore trop peu connues, et pas seulement de Si j’avais un char (que j’aime beaucoup, au demeurant)…

~

Lundi soir de St-Valentin sous la neige, deuxième soirée pour la Bourse Rideau, et la plus chargée en ce qui me concerne. En effet, deux blocs de trois showcases chacun était à mon programme, au Théâtre Petit Champlain et à l’Impérial de Québec par la suite.

Tout ça a commencé de belle façon avec la prestation de Jimmy Hunt, ancien leader d’un groupe à la mauvaise réputation (Chocolat) reconverti en sage chanteur folk de chansons romantiques, et qui mélange des influences tant françaises qu’américaines. Parlant peu durant son set, préférant laisser la place à sa musique, Hunt a chanté quelques pièces de son excellent premier album solo éponyme, qui s’est retrouvé dans plusieurs listes des « albums de l’année ». Ce n’est que le début d’une nouvelle carrière pour Jimmy Hunt, pour qui la renaissance aura été bénéfique. Entouré par trois musiciens, Hunt a donc chanté pendant 20 minutes Les moineaux et les loups et l’excellente Everything crash, entre autres. Mais le meilleur moment de son mini-spectacle, de la soirée entière, et peut-être même de la Bourse Rideau 2011, fut Les tontons macoutes, titre livré dans une énergie et une intensité inégalées. La chanson est devenue un trip dans lequel tant les artistes que les spectateurs ont embarqués. Un grand moment, symbolique de tout le talent que peut avoir Jimmy Hunt. On espère le revoir rapidement à Québec avec son spectacle complet. Pourquoi pas au Petit Champlain ?

C’est ensuite Chantal Archambault, originaire de Val d’Or, qui a succédé à Jimmy Hunt. La jeune chanteuse, que je connaissais seulement de réputation sans l’avoir jamais entendu, fait un country-folk et s’inscrit donc dans cette tendance actuelle. Pour l’occasion flanquée de trois musiciens (dont Dany Placard, lui-même chanteur, à la guitare), Archambault a chanté quelques pièces de son deuxième album, mais premier à paraître sur étiquette, La romance des couteaux (joli titre). Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas avec la jeune femme. Peut-être est-ce dû au fait que ses paroles ne vont pas toujours avec ce genre musical. Peut-être que ses chansons sont un peu trop lisses, pas assez rythmées (sauf 20h30, la dernière, jouée en « mandoline solo »), et ne sont donc pas mémorables. Je ne sais pas le principal facteur de cette absence d’intérêt envers Chantal Archambault, et c’est peut-être un mélange de plusieurs éléments. Quoiqu’il en soit, pour ce premier contact, j’ai connu mieux. Je ne dis pas que ce qu’elle fait est mauvais, loin de là. Mais ses chansons m’apparaissent relativement banales, sans vraiment d’éléments qui pourraient distinguer la chanteuse de ses contemporains. Fausse première impression ?

Enfin, c’est Alex Nevsky qui a clôt ce premier bloc musical au TPC, avec un condensé du spectacle qu’il avait donné en ces lieux, quelques jours auparavant. Encore une fois, son talent de mélodiste se confirme, et tout le bien qu’on pensait de lui ne fait qu’accroître. Que ce soit la première chanson, inédite, Tristessa (toujours une bonne mélodie, toujours beaucoup de difficulté avec le texte slammé trop touffu), l’excellente Les hommes disent peu, la toujours magique Shalalala (l’amour n’est pas qu’un slogan) ou la dansante Mille raisons, Nevsky sait faire preuve d’une belle capacité à s’adapter à plusieurs genres de chansons (sérieuses, ludiques), et a prouvé au public de diffuseurs qu’il est un futur grand nom. On a déjà hâte, je me répète, de revoir son spectacle, mis en scène cette fois, en novembre, encore une fois au Petit Champlain.

Après un court trajet en navette (merci à la Bourse Rideau pour ce service bien pratique et efficace), voilà que je me suis retrouvé dans le très bel Impérial de Québec, pour trois autres showcases qui promettaient de brasser plus. En effet, Malajube, Random Recipe et Misteur Valaire (spectacle ouvert au public) s’occupaient de poursuivre la soirée en beauté, avant que celle-ci ne se termine au Capitole (et au Cabaret du Capitole) jusqu’aux petites heures de la nuit. Preuve que les diffuseurs savent tenir tête aux artistes quand vient le temps de veiller.

Malajube, à l’instar de Stephen Faulkner, n’a plus vraiment besoin de présentation, tant le groupe connaît un succès fulgurant au Québec et un peu partout dans le monde, là où on veut bien de la bande à Julien Mineau (qui arborait une belle tuque de Noël, un jour de St-Valentin, cherchez l’erreur). C’était donc un événement de pouvoir voir et entendre le groupe de Sorel-Tracy dans un cadre comme celui de Rideau (avec une prestation de 20 minutes comme pour tous les autres, mais ô combien énergique), d’autant plus qu’ils en ont profités pour « casser » les nouvelles chansons de leur futur et très attendu quatrième album, La caverne, à paraître en avril. Ce mini-spectacle, pour moi qui manquera sûrement le passage du groupe au Petit-Champlain en avril, m’a permis de constater, d’après ce que j’en connais (n’oublions pas que pour moi c’est Karkwa cent fois avant Malajube, et ce même si j’aime de plus en plus le deuxième quintet), que Malajube, avec ces nouvelles chansons, est peut-être moins brouillon dans son exécution, voire plus « optimiste » dans les paroles (enfin, celles qu’on a pu entendre). De là à dire que le son est plus pop que rock, ou que le groupe effectue une réinvention de son « son », comme ce fut le cas avec Les chemins de verre de Karkwa, il y a encore du chemin à faire. Non, Malajube a su garder son empreinte sonore, mais en osant aller un peu plus loin. Bref, je crois que les vrais fans ne seront pas déçus par La caverne, mais qu’ils ne s’attendent pas à une grande révolution. Quant à moi, il faudra que je me plonge dans leurs précédents disques pour constater ce que je sais déjà : Malajube, ce n’est pas si mal finalement (même si Karkwa, etc.). Cette courte mais intense performance à l’Impérial me confirme la chose.

Je passe rapidement sur Random Recipe. Clairement, ce groupe n’est apparemment pas fait pour moi. Le quatuor, mené par les deux rappeuses Fab et Frannie Holder, a fait paraître un premier album en novembre 2010, au bout de trois ans de gestation interne, Fold it ! Mold it !, et connaît un succès grandissant depuis. S’il est vrai que leur style de musique est un mélange de plusieurs influences, il est clair que Random Recipe est d’abord et avant tout un groupe de rap, et comme personnellement j’aime très peu le rap, qui plus est en anglais, il est à quelque part normal que Random Recipe ne me touche pas plus que ça. Mais comme le succès est au rendez-vous, comme c’est le cas ici, c’est qu’il doit y avoir certains éléments qui séduisent le public mais qui m’échappent complètement…

Heureusement, la soirée s’est terminée en beauté avec Misteur Valaire, qui a littéralement enflammé l’Impérial, avec leur jazz/électro/rap tout à fait unique. Bien sûr, on s’en serait douté, c’est leurs pièces instrumentales (et non les rap) que j’aime le plus, car il y a une recherche sonore exemplaire, ainsi qu’un savant mélange entre l’électronique et les cuivres. Le quintet sherbrookois, des amis d’enfance, avait placé un écran sur lequel était projeté des animations. C’est bien beau, mais les cinq garçons font à eux seuls le divertissement et l’attraction, tant par leurs costumes blancs impeccables que dans leur attitude pince-sans-rire irrésistible. Il y a donc au sein même du groupe une véritable mise en scène : tout est soigneusement pensé dans l’esthétique du quintet (même si elle n’est pas explicite, expliquée). Pendant 20 minutes (qui ont parues beaucoup plus longues que ça), Misteur Valaire a présenté quelques pièces de son troisième album, Golden Bombay, de la musique faite pour danser, certes, mais qui n’est jamais anodine. Leur performance enflammée sur scène aura à coup sûr confondu les sceptiques qui ne voyaient pas dans ce groupe tout le talent et le potentiel pour livrer un produit de qualité grand public. Je connais, de loin, Misteur Valaire depuis quelques années (me souvenant d’un spectacle commun avec Plaster au Grand Théâtre), mais ce showcase à l’Impérial, captivant et dans lequel on n’a pas pu s’empêcher de danser, sera peut-être le déclencheur d’une nouvelle étape, celle de l’approfondissement, via les albums, de ce groupe unique en son genre qui acquiert petit à petit ses lettres de noblesse, et avec raison.

~

Mardi soir, déjà l’avant-dernière soirée de la Bourse Rideau, qui se clôt jeudi soir avec la soirée des Prix Rideau au Capitole. Mais pour l’heure, le Théâtre Petit Champlain avait à sa programmation trois artistes qui, on s’en est rendus compte sur le coup, ont une même passion pour le folk (dans sa plus large définition). Mardi soir fut donc une soirée folk (en anglais), smooth, relax, et ce grâce aussi au fait que les trois showcases étaient programmés relativement tard, ce qui a ajouté à l’ambiance de la soirée. J’ai moi-même par moments cogné des clous, comme le veut l’expression, alors imaginez les diffuseurs qui ont travaillé toute la journée à leurs kiosques…

C’est Leif Vollebekk qui a parti le bal et qui est monté le premier sur les planches, devant un Petit Champlain bondé pour l’occasion. Le jeune chanteur, protégé de Karkwa (et qui a fait bon nombre de leurs premières parties, dont le Grand Théâtre à la fin de l’année dernière), était accompagné de ses deux fidèles musiciens et a chanté quelques titres de son premier album, Inland. On dit souvent que chaque artiste est unique en son genre. Dans le cas de Vollebekk, pour une fois, c’est vrai. Chanteur atypique, dont les chansons ne sont apparemment pas structurées (et encore moins pour un quelconque format commercial), Leif Vollebekk fait du folk nostalgique à sa manière. Son jeu de guitare et sa façon de chanter lui sont propres. Par ailleurs, une guitare, un harmonica, une batterie de fortune et une contrebasse, voilà tout ce dont le trio avait besoin pour installer une ambiance très particulière, entre autres sur l’excellente Don’t go to Klalsvik. Une belle (re)découverte dans mon cas, mais je sais que Vollebekk ne plaira pas à tout le monde, justement parce qu’il est si singulier. On aura l’occasion de le revoir deux fois plutôt qu’une au Petit Champlain, tant pour sa première partie d’Émilie Simon samedi que pour son spectacle solo complet en mars…

Sans le vouloir, Émilie Clepper a avoué que c’était au TPC qu’elle était née, artistiquement du moins. Elle est souvent passé dans la petite salle de Québec, et cette vitrine n’a fait qu’ajouter un chapitre de plus à l’histoire d’amour qu’elle entretient avec le Petit Champlain, histoire qui sera manifeste lors de ses deux dates en mars, avec sous le bras son nouveau disque qui vient d’être lancé, What you see. Pour son showcase, elle a chanté quelques-unes de ses nouvelles chansons, elle qui était auparavant le secret le mieux gardé de Québec mais qui commence à avoir une belle visibilité un peu partout au Québec. Sûrement que le fait d’avoir signé avec la Compagnie Larrivée Cabot Champagne aide la cause… Pas de grands changements pour la belle Émilie : toujours un folk très doux et très personnel, toujours une voix nasillarde qui pourrait rapidement agacée. Elle est entourée d’un phénomène sans doute exagéré, mais soyons francs, on a entendu pire. Clepper était, pour cette vitrine, accompagnée de musiciens prestigieux et très bons : José Major à la batterie, Joe Grass (le réalisateur de l’album) aux guitares et Jérôme Dupras (des Cowboys Fringants) à la basse. Une belle performance, toujours trop courte, qui donnait un bel avant-goût de son spectacle complet, que nous verrons dans quelques semaines.

Enfin, pour clore cette soirée (ou ce segment de soirée, car celle-ci se poursuivrait au Cabaret du Capitole avec la présentation d’une vitrine du SMIQ (Salon de musique indépendante du Québec), qui mettait en vedette Alexandre Désilets, Plants & Animals et The Barr Brothers, entre autres; inutile de préciser qu’aller y faire un tour aurait été salvateur…), c’est Jon Day qui est passé en dernier. Qui est Jon Day ? Il vient de la Colombie-Britannique, il joue du piano depuis l’âge de 3 ans, il a adopté le Québec lors de ses études à McGill, il a été (est encore ?) le claviériste de Ian Kelly. Voilà pour la petite biographie. Entouré de Morgan Moore à la basse et Mark Nelson à la batterie, Day a lui aussi chanté quelques-unes de ses chansons, qui paraissent, avouons-le, plus pop que folk (ce qui offre peut-être quelque chose de déjà-vu). Son jeu de piano est intéressant, plus que sa manière de chanter, en tout cas, celle-ci s’avérant agaçante à la longue. Jon Day a largement dépassé son 20 minutes prescrit, et il ne s’est pas gêné pour rebaptiser, à la blague, la semaine de Rideau « la semaine de 20 minutes », en référence au fait que tout (manger, préparer le spectacle, faire sa vitrine, etc.) se fait en 20 minutes dans cette semaine intense. Les diffuseurs ont eu l’air d’apprécier la remarque, riant de bon cœur devant cette (triste ?) réalité un peu folle. Quant à sa musique, rien de désagréable, mais rien de remarquable ou de mémorable non plus; Jon Day a passé, a peut-être été apprécié par quelques-uns, mais les circonstances (l’heure tardive, surtout) ont fait qu’il a peut-être eu moins d’attention de la part du public. C’est en tout cas l’impression que j’ai eu (et je m’inclus dans le problème). Certains étaient pressés d’aller se coucher après cette dure journée de labeur, tandis que d’autres voulaient déjà profiter de l’open bar (paraît-il) du Capitole, en écoutant de la bonne musique, histoire de profiter jusqu’au bout de cette grande fête de l’industrie…

~

Quatrième soir de la Bourse Rideau, et dernier au Théâtre Petit Champlain, avant que le bal ne se clôt jeudi au Capitole avec la remise des prix Rideau. Seulement deux groupes étaient inscrits à l’horaire de ce mercredi soir, Galant, tu perds ton temps et Vendeurs d’enclumes. Avec nettement moins de diffuseurs dans la salle (trop fatigués dans le dernier droit), mais quand même assez pour mettre une bonne ambiance. Encore une fois, les deux vitrines étaient programmées à une heure relativement tardive, mais contrairement à la veille, aucune fatigue ne s’est fait ressentir. Il faut dire qu’on était bien loin cette fois-ci d’un folk introspectif…

On commence à bien connaître le sextuor Galant, tu perds ton temps, ce groupe qui assume et remet au goût le folklore, et composé de 5 filles (dont Josianne Hébert, chef de tête) et Jean-François Berthiaume aux percussions. Quelques jours après avoir fait un triomphe au Petit Champlain, Galant repassait par cette salle pour une vitrine Rideau à l’image de ce qu’on a pu voir en intégralité lors de ce spectacle : une belle harmonie vocale, des paroles intelligentes, un mélange d’humour et d’émotion, etc. C’est peut-être ce dernier point qui est ressorti le plus du showcase de Galant : les cinq filles, portées par l’accompagnement de Berthiaume, excellent autant dans le drame le plus complet (Meurtrière de son enfant) que dans l’humour (le célèbre Concours de poitrines). Si la tendance de revenir au folklore est parfois sur ou mal utilisée, on ne se trompe pas avec Galant, tu perds ton temps, quant à la qualité du produit. Espérons que plusieurs diffuseurs ont su voir, durant ces vingt courtes minutes, tout le talent qui réside au sein de ce groupe…

C’est ensuite, et pour conclure la soirée, un autre sextuor, français celui-là, Vendeurs d’enclumes qui est monté sur les planches du Petit Champlain. Le groupe, qui vient d’Orléans, en est à une première visite au Québec, région où il est totalement inconnu. Pourtant, ceux qui se prétendent faire de la chanson française rock jazz maximaliste (ce qu’ils font, je le confirme), ont deux albums derrière eux (L’entonnoir en 2006 et Bonheur d’occasion en 2009) et dix ans de scène, tant dans les festivals qu’en première partie d’artistes plus « connus » (voir, à ce propos, leur site MySpace). C’est donc un peu repartir à zéro que de percer, à petite échelle pour l’instant, le marché du Québec. Cette vitrine dans le cadre de la Bourse Rideau aura permis au public québécois de découvrir un excellent groupe très soudé, qui a un univers bien particulier. En effet, si la musique est effectivement un mélange de rock et de jazz (illustré, en ce sens, par la présence de deux saxophonistes), les paroles, elles, sont très recherchées et très bien écrites (pas toujours audibles, malheureusement). Celui qui est le cœur et l’âme de ce groupe, c’est Valérian Renault, aussi bon chanteur que comédien, la part de théâtre prenant en effet ici une place importante (notamment sur Le bègue). Cette prestation d’une quarantaine de minutes et de neuf chansons (Je suis, Les murs, Février, Le bègue, L’héroïne, Candide, Paresse, T’es belle, Vin mauvais) aura ravi les amateurs de chansons à texte qui ne détestent pas non plus quand ça brasse, quand le rock vient ajouter une couche de sens aux textes en français. Les Vendeurs d’enclumes sont ainsi l’exemple parfait et concret que mélanger le rock et la langue de Molière est possible (même si le groupe tend parfois vers une chanson plus traditionnelle, mais aux formes particulières). Une très belle découverte comme on aurait aimé en faire plus à Rideau cette année. Mais ceci compense cela, et le plaisir d’avoir découvert un vrai groupe talentueux reste délicieux.

La Bourse Rideau, au Petit Champlain tout du moins, s’est donc achevé sur une bonne note avec cette belle soirée qui mettait en vedette deux solides formations très différentes l’une de l’autre, mais tout aussi talentueuses dans leur registre.

On aurait aimé, pour cette édition 2011, voir plus d’artistes français (rappelons que l’année dernière, La Grande Sophie et Alexis HK étaient passés faire un tour), et aussi de showcases avec une durée plus longue. Mais ne renions pas les meilleurs moments de La Bourse Rideau 2011, dont les vitrines de Misteur Valaire, Leif Vollebekk et surtout, Les tontons macoutes de Jimmy Hunt, décidément imbattables. Sacrés tontons macoutes.

Liens
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http://fr.canoe.ca/divertissement/arts- ... 6-qmi.html
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journ ... 60758.html
http://www.impactcampus.qc.ca/index.php ... rticle=558

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/art ... ction_POS1
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journ ... 15143.html

Mathieu Lippé
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http://www.myspace.com/mathieulippe

Lisa LeBlanc
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Stephen Faulkner

http://www.qim.com/artistes/biographie.asp?artistid=1
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Jimmy Hunt
http://jimmyhunt.ca/
http://musique.jimmyhunt.ca/
http://www.myspace.com/jimihuntomb
http://www.facebook.com/pageofficielledejimmyhunt

Chantal Archambault

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Alex Nevsky
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Malajube

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Random Recipe
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Misteur Valaire
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Leif Vollebekk
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Émilie Clepper

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Jon Day
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Galant, tu perds ton temps

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Vendeurs d’enclumes
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