Message Mer Juil 09, 2008 10:51 am

Mardi 8 juillet 2008 (Festival d'été de Québec)

_Mardi 8 juillet 2008 :
.Las Ondas Marteles (Scène Metro/Place d’Youville) (17h30) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC)
.The Ventures (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (20h00) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC)
.Dick Rivers (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (22h00) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC)

Enfin une soirée (quasiment) parfaite ! Avec des artistes que je ne connaissais pas ou peu, elle aurait pu être très différente. Mais heureusement ce 8 juillet fut, étonnamment, l’une des meilleures soirées du FEQ jusqu’à présent...

Tout ça a commencé avec Las Ondas Marteles, groupe français chantant des chansons en espagnol, anglais et (un petit peu) français. Composé des frères Martel (Nicolas et Sébastien ; on connaît très bien ce dernier, pour ses participations aux spectacles de –M-, Albin de la Simone ou encore Jeunes Musiciens du Monde...) et de Sarah Murcia, le groupe propose une musique (du monde) décalée, fraîche, originale, indescriptibles. Bien souvent les textes sont de poètes sud-américains.
Il y a aussi toute une mise en scène, dans l’attitude de Nicolas Martel, mais aussi dans celle de Seb Martel, qui fait semblant de ne parler qu’espagnol, son frère traduisant ses propos. On notera aussi que Seb Martel en a profité pour chanter Motus, un des ses chansons. Las Ondas Marteles, qui a su mettre de l’ambiance sous ce ciel incertain, est véritablement mon coup de cœur pour l’instant, un groupe pas comme les autres, et il faut les entendre pour comprendre leur musique et leur propos, tout bonnement indescriptibles. Ne passez pas à côté !

Ensuite, je me suis dirigé vers le parc de la Francophonie/Scène Molson Dry/Pigeonnier (au choix) pour passer le reste de ma soirée... avec tout d’abord The Ventures.
Groupe que je ne connaissais pas avant hier soir, mais que je connaissais en fait sans connaître : certaines de leurs pièces instrumentales sont inscrites dans la mémoire collective. De plus, certaines pièces ont servi pour des films ou des séries TV (Pulp Fiction, Hawaï 5-0). Composé de 4 membres (dont 2 introduits au Rock and Roll Hall of Fame cette année), The Ventures ont livré un spectacle quasiment parfait, contenant plus d’une vingtaine de titres (parmi lesquelles Walk, don’t run, Secret agent man, Diamond head, Ninth wave, Penetration, et beaucoup d’autres, dont un seul où il chante... le titre de la chanson), en plus des solos finaux, tout ça pour le plus grand plaisir des aficionados présents ce soir-là.
Le groupe a été apparemment surpris de l’accueil québécois, mais ce fut à juste titre : c’est une véritable découverte que j’ai fait là, de la musique instrumentale intelligente et excellente, délicieusement kitsch, qui nous fait replonger dans les années 50 et 60 avec délectation, ce temps où la surf music était à la mode, avec entres autres les Beach Boys. Il faut cependant noter que ce genre musical, avec The Ventures (qui ont produit 250 albums en carrière !), résiste aux temps et aux modes, et est toujours écouté avec délice aujourd’hui, en 2008. À groupe mythique, spectacle mythique !

La grande vedette de la soirée fut sans nul doute Dick Rivers. Légende vivante (il a enregistré son premier disque à 15 ans, il en a 62 cette année) du rock français, d’abord avec son groupe Les Chats Sauvages, puis ensuite en solo, le chanteur a une affection particulière pour le Québec et pour Québec en particulier : c’est ici qu’il a fait sa première grande tournée en 1965 (avec Les Baronnets, Les Classels, Michèle Richard...), en plus d’avoir conçu son premier fils au motel Le Voyageur, sur le boulevard St-Anne. Aliénation presque, double nationalité. Dick affirme, sincèrement, que le Québec est un pays pour lui : on y parle français, mais il y a les gratte-ciel américains...

Alternant succès rock and roll et chansons country plus récentes (disponibles sur l’album Dick Rivers country, souvent mentionné par le principal protagoniste), Rivers a donné un spectacle mémorable, généreux (1h45 sans arrêts), prouvant une fois de plus sa place incontournable dans le rock français, en même temps que son amour du Québec. Le duo avec Audrey de Montigny était certes plus dispensable, mais il s’est racheté avec la fin du spectacle, des bons vieux rock and roll anglophones, très dansants, où la foule présente n’a pas hésité à se mettre debout.

Bien sûr je le connaissais (surtout son album éponyme de 2006, avec des participations de Michaël Furnon, Mathieu Boogaerts, Benjamin Biolay ; mais il n’a rien chanté de cet album, malheureusement), mais pas assez bien pour connaître tous ses vieux tubes par cœur. Or, il se trouve que j’en connaissais quand même quelques-uns, chanson gravées elles aussi dans les mémoires collectives.

Parmi sa troupe de musiciens entièrement québécois, notons Christian Turcotte à la guitare, Charles Imbeault et Luc Lemire aux cuivres (vus chez Stéfie Shock), et Francis Fillion à la batterie.

Pas trop frime ce soir-là, sincère et naturel, Dick Rivers a prouvé au public de Québec qu’il est plus en forme que jamais, que son rock d’une autre époque (délicieusement kitsch ; on n’a même pas honte d’aimer ça) est toujours de mise à notre époque, et que sa place est loin d’être à prendre.