Festival d'été de Québec 2009 (+ Festival off)

_Samedi 11 juillet 2009 :
.Caracol (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h15)
.Daniel Bélanger (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (21h45 à 23h33)

1ère journée du FEQ en ce qui me concerne, vu que j’étais en Europe durant les deux premiers jours (ayant donc manqué The Lost Fingers et Loreena McKennitt). Et ça commençait fort avec un programme double sur la scène Molson Dry (parc de la Francophonie et/ou Pigeonnier) : Caracol et Daniel Bélanger. Sous la pluie, qui plus est. La première, solidement entourée par d’excellents musiciens dont Justin Allard, Vincent Réhel et David Laflèche, a offert une prestation inégale mais rafraîchissante (déjà cet heureux (?) paradoxe lors de sa rentrée dans la capitale au TPC, à l’automne). Il faut reconnaître que sa musique, celle de son premier album L’arbre aux parfums, convenait parfaitement pour un festival d’été. Cependant, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine lassitude au bout d’un moment. Mais parions que bon nombre de spectateurs ont découvert, et aimé, Caracol ce soir-là. Tant mieux pour elle, elle le mérite.

On ne présente plus Daniel Bélanger, qui est en train de devenir (s’il ne l’est pas déjà) le meilleur auteur-compositeur-interprète de sa génération, voire plus... Très en forme pour l’occasion (il fallait voir ses mimiques faciales et entendre ses onomatopées délicieuses), Bélanger présentait au public de Québec son spectacle Joli chaos pour la première fois, spectacle très rock et très électro. Alternant titres plus récents (tels Télévision et Te quitter) et classiques de son répertoire (Ensorcelée, Sortez-moi de moi, Respirer dans l’eau, Cruel (il fait froid, on gèle), Je fais de moi un homme et autres Temps fous, tous entonnés par le public nombreux malgré la pluie), Bélanger a livré une solide performance, appuyé par des musiciens chevronnés (Jean-François Lemieux, Carl Bastien et Alex McMahon). Les meilleurs moments de la soirée furent Dans un Spoutnik, La fin de l’homme et en dernier rappel, Le parapluie. Fait cocasse : la pluie avait cessé durant 30 ou 40 minutes, mais a repris justement avec force lorsque Bélanger a chanté Le parapluie ! La plupart des gens ne se sont pas privés pour le brandir bien haut. Les astres étaient décidément bien alignés... On se souviendra longtemps de ce spectacle sous la pluie qui, malgré quelques problèmes techniques (selon moi, on n’entendait pas assez la voix du chanteur), aura ravi tous ceux présents. On retiendra tant le talent évident de DB que sa générosité (son spectacle ayant duré de 21h45 à 23h33 !). Pour un premier soir à titre personnel, malgré la pluie, je fus ravi et heureux. Ce FEQ 2009 commence indubitablement très bien...

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_Lundi 13 juillet 2009 :
.Bell Orchestre (Impérial de Québec) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h00)
.Beirut (Impérial de Québec) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (21h34 à 22h46)

Alors sur que les Plaines, après Ice Cube, IAM remplaçait au pied levé Suprême NTM pour une soirée entièrement rap (spectacle auquel j’aurais voulu assister, évidemment pour le groupe français, mais il faut faire des choix dans la vie...), l’Impérial de Québec était bondé (et c’est peu de le dire) pour voir de la belle visite en programme double : Bell Orchestre et Beirut.

Un deuxième spectacle du Bell Orchestre à Québec dans la même année ? C’est un rêve pour tous les fans ! Cette fois encore, le groupe de 7 membres (dont Richard Reed Parry et Sarah Neufeld d’Arcade Fire) a livré une solide prestation, avec leurs pièces instrumentales dangereusement attirantes. Il existe peu de mots valables pour décrire à quel point la musique du Bell Orchestre est à ce point envoûtante, magique, et surtout très bonne. Des émotions passent à travers chaque morceau. Bref, malgré une prestation un peu courte (mais ô combien appréciée par les nombreux amateurs présents), le Bell Orchestre aura encore une fois fait mouche. Deuxième spectacle à Québec, deuxième carton : cela donnera-t-il idée aux membres de revenir très vite dans la capitale ? Espérons-le...

Je ne connaissais Beirut que de nom, que de réputation. Je n’avais jamais entendu sa musique avant ce lundi soir, et je savais à peine qui était le leader du groupe, le charismatique Zach Condon, sinon qu’il est un américain fortement influencé par la musique d’Europe de l’est... sans y avoir mis les pieds. Et effectivement, on sent l’influence des Balkans dans sa musique. Quant à sa voix, si particulière, on pense souvent à Rufus Wainwright. Et pourtant, la musique de Beirut est proprement indescriptible. Malgré cela, elle semble plaire à bon nombre de gens, qui applaudissaient dès les premières notes de chaque morceau. Ceux-ci ont eu le droit à un enchaînement un peu lassant de chansons. Ils en ont eu pour leur argent, pour les néophytes comme moi, ce rythme est devenu accablant au bout d’un certain temps. Mais il reste que Beirut, sans être un dieu vivant, propose une musique intéressante, originale et franchement rafraîchissante.


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_Mardi 14 juillet 2009 :
.Archimède (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (19h30)
.Pépé (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h30)
.Indochine (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (22h00)

En ce 14 juillet, fête nationale pour la France, le Festival d’été avait programmé un spectacle 100 % bleu-blanc-rouge... ou presque. Archimède (groupe français encore inconnu ici), Pépé (le presque, mais qui chante des tubes français, avec son spectacle Pépé goes français) et L’événement de ce FEQ 2009 (non non, ce n’est pas Sting... ou alors, c’est avec celui-ci), le passage du mythique groupe Indochine par la capitale.

Étonnamment en avance, le groupe français Archimède s’est amené sur une scène de Québec pour la deuxième fois (après leur spectacle du 13 juillet)... et a fait mouche. Le quintet de Laval (amoureux, comme les Québécois, de la langue française) a instantanément plu à un public qui ne connaissait absolument rien à leur musique. Retenons de ce groupe des mélodies rock bien senties et surtout des textes réfléchis et intelligents. Ajoutez à cela une prestation scénique énergique, et vous aurez la première révélation de ce FEQ 2009. Il faudra surveiller Archimède sur disque et sur scène, si jamais ils reviennent dans la Belle Province...

J’avais déjà vu au TPC le spectacle de Pépé qui rendait hommage aux grands tubes français. Et encore une fois, Pépé remplit parfaitement cette mission, celle de nous faire chanter sur des chansons que TOUT LE MONDE connaît, des standards (Dassin, Lenorman, Dutronc, Niagara, Bertrand, Clerc... mais pas Indochine !) inscrits dans l’inconscient collectif, même québécois. Entouré par ses musiciens, Pépé a livré une performance idéale pour l’occasion, occasion de fête et de défoulement. Quelle bonne idée de l’avoir programmé sur les Plaines en ce 14 juillet ! Un bon moment à se souvenir longtemps...

Le parcours d’Indochine force le respect : 30 ans de carrière, des millions de disques vendus, et une tournée 2009-2010 qui affiche complet depuis longtemps, avec en point d’orgue le Stade de France en début d’année prochaine. Quelle chance alors d’avoir le groupe français en exclusivité à Québec, sur les Plaines d’Abraham, pour un concert unique et qu’on annonçait mémorable... 50 000 personnes (selon les chiffres officiels) s’étaient donnés rendez-vous pour voir Nicolas Sirkis et sa bande entamé leurs ritournelles des années 80... 90, et 00.
Je l’avoue tout de suite, je ne suis pas un fan absolu d’Indochine. Ce n’est pas ma génération. Sans détester, je ne suis pas du genre à considérer Sirkis comme un dieu vivant. Je trouve même que certaines de leurs mélodies datent un peu... Mais le vieux est plus que jamais d’actualité...
Tout ça pour dire que je fus mitigé. Pas déçu, mais mitigé. Disons que le son, horriblement pourri, n’a pas aidé : trop souvent, la voix de Sirkis était enfoui sous des tonnes de décibels des instruments (bien souvent la basse). Par ailleurs, j’ai trouvé que par moments, on sentait que Sirkis venait de fêter ses 50 ans : outre une fatigue à l’arrière-plan, la voix chevrotait de temps en temps. Peut-être suis-je de mauvaise foi, mais sans avoir vu d’autre spectacle d’Indo, je suis sûr qu’ils ont déjà fait mieux... Il ne faut pas oublier le contexte du spectacle : en extérieur.
Aussi, je comprends que les membres d’Indochine sont « gothiques », mais un sourire de temps en temps n’aurait pas été de trop. Ils étaient contents d’être là, mais cela ne paraissait pas trop sur leurs visages.
Malgré tout, quelques bons moments, dont le meilleur restera les deux duos avec Cœur de pirate (fan du groupe, et comme Sirkis écoute la jeune chanteuse depuis des mois...), présente à Québec pour son spectacle du lendemain soir (mercredi) : non seulement leurs deux voix allaient bien ensemble, mais le choix des chansons (J’ai demandé à la Lune (on a chanté du Mickaël Furnon sur les Plaines !) et 3e sexe) était exquis. Bref, un surprenant duo tout à fait réussi et dont on se souviendra longtemps...
Malgré tous ces points négatifs peut-être injustifiés, je fus ravi d’être présent pour cet événement. Il fallait le prendre comme ça, fan d’Indochine ou non (ou moins) : être là pour l’événement, le happening, l’occasion. Cela reste de toute façon unique et rare...

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_Mercredi 15 juillet 2009 :
.Final Flash (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h00)
.Plants and Animals (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h50)
.Patrick Watson (Scène Molson Dry/Parc de la francophonie/Le Pigeonnier) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (22h00)

Alors que Styx était sur les Plaines, et Cœur de Pirate à l’Impérial de Québec (que j’ai vu dans la rue se diriger vers son spectacle !), une soirée toute rock était prévu au Parc de la Francophonie, avec Final Flash, Plants and Animals et en point d’orgue, Patrick Watson.

Je ne connaissais pas du tout Final Flash, quintet de Montréal, avant ce soir-là. Et franchement, à part deux ou trois bonnes chansons, je n’en retiendrai pas grand-chose non plus. Dommage, mais il faut dire que les circonstances de leur prestation (avant-première partie, moitié du public qui n’écoutait pas...) ne jouaient pas à leur faveur. Cependant, si un brio de curiosité et un amour du rock (anglophone malheureusement, leur plus grand défaut) vous habitent, Final Flash devrait vous plaire. À vous de les découvrir.

Deuxième groupe à passer sur la scène Molson Dry, le trio Plants and Animals, que j’avais déjà vu (et aimé) au Petit-Champlain à l’automne. Encore une fois, malgré un début un peu lent, la formation de Montréal menée par le chanteur qui trouvait la soirée magique (!) a su toucher et fait bouger un maximum de gens : leur rock mélodique est très fouillé, très recherché. Bref, la musique de Plants and Animals est bonne ! Surtout la chanson Bye bye bye, ma préférée. Gageons que le groupe a su conquérir quelques amateurs avec cette performance un peu courte mais ô combien relevée !

La grande vedette de la soirée (à part Styx bien sûr !) était sans conteste Patrick Watson, qui était précédé d’un vent favorable pour ce spectacle, déjà joué au Festival de Jazz de Montréal. Watson et son groupe (les excellents Robbie Kuster, Mishka Stein et Simon Angell, en plus de la chanteuse suédoise Erika Alexandersson pour quelques morceaux) sont montés pour une deuxième fois sur la scène Molson Dry (j’avais manqué leur précédent spectacle en 2007 (le 9 juillet), pour un spectacle tout à la fois mémorable, onirique, mystérieux, envoûtant et un peu magique. Visuellement impressionnant (images cinématographiques et ombres chinoises sur un écran derrière la scène ainsi que sur un rideau blanc devant la scène), ce spectacle mettait en exergue le talent de Watson (même si on ne comprend pas ce qu’il chante, mais peu importe !) à créer des ambiances particulières et nordiques. Alternant français et anglais, Watson a su la plupart du temps embarquer le public dans son univers. Mais pas tout le temps. Ainsi, un abus d’ombres chinoises nous fait décrocher malheureusement, comme ce moment où Watson et son band (accompagnés pour l’occasion d’un quatuor à cordes sur scène) se sont baladés dans le public, instruments et lumières sur soi, idée pourtant fabuleuse, mais pour ceux qui ne sont pas dans le coin où ils passent... Que faire d’autre sinon écouter et attendre ? Heureusement, ce sont là quelques incidents mineurs qui n’ont pas gâché vraiment le spectacle. Patrick Watson a joué pas mal de pièces de son tout récent album Wooden arms (dont la pièce-titre, Beijing et Big bird in a small cage), ainsi que quelques pièces de son premier album (mais pas The great escape malheureusement), en plus d’une pièce en français lors du dernier rappel, avec Kuster à l’égouine ! Moment magique parmi tant d’autres...
Je ne suis pas le plus grand fan de Patrick Watson (son attitude me déplaît parfois, mais pas ce soir-là, malgré le fait que les clopes fumées sous notre nez n’étaient pas nécessaires... KarkWatson était pétri de vin rouge...), mais je dois avouer que ce spectacle m’a ravi presque à 100 %, et je ne peux que m’incliner devant le talent de celui-ci. Ce serait sacrilège de passer à côté !

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jeudi 16 juillet :

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_Vendredi 17 juillet 2009 :
.Maï Taï Orchestra (Scène Metro/Place d’Youville) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (12h00)
.Plácido Domingo (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h30)
.Pawa Up First (L'espace Télé-Québec/Parvis de l'Église Saint-Jean-Baptiste) (FESTIVAL OFF DE QUÉBEC) (≈22h15)

Journée disparate, hétéroclite, variée. Tout d’abord, sur le coup de midi, le Maï Taï Orchestra, formation à géométrie variable qui se passionne pour la musique hawaïenne et polynésienne des années 50 et 60. Dirigé par Sir Christopher McLaren, le groupe contient la crème des musiciens québécois, qui œuvrent au sein du Maï Taï Orchestra uniquement pour le plaisir. Parmi ceux-ci, comptons pour ce spectacle Mélanie Auclair, Sunny Duval (qui était apparemment marqué par le spectacle de Kiss la veille au soir), Justin Allard (le fondateur de l’orchestre), Jocelyn Tellier (qui officiait à la basse) et Rick Haworth. C’était le groupe tout indiqué pour ce vendredi midi, groupe qui a mis un peu de soleil dans une journée qui en comporte seulement un peu. Un concours de limbo s’est même improvisé dans la foule, preuve que la bonne humeur était le mot-clé pour ce spectacle ! Le Maï Taï Orchestra (qui vient de sortir un premier album) est donc à prendre au sérieux... mais avec le sourire !

Ensuite, je voulais aller voir Lynda Thalie sur la scène Metro (je vous passe mes tracas avec le RTC...), mais je suis plutôt allé directement au spectacle très attendu du maître ès opéra, Plácido Domingo, qui faisait partie du trio de chanteurs d’opéra le plus célèbre avec Luciano Pavarotti et Jose Carreras. Très attendu, vu que le public est venu nombreux, très nombreux, pour ce spectacle unique et magique. Je ne suis resté qu’une petite demi-heure, mais je dois dire que tout était impressionnant : l’Orchestre Symphonique de Québec, la soprano Virginia Tola, et Domingo lui-même, très en forme vocalement, qui a l’habitude des concerts en plein air. À défaut de pouvoir faire une critique approfondie du spectacle, je peux affirmer que le pari de Plácido Domingo, démocratiser la musique classique et d’opéra, est réussi à 100 %.

Pour finir la soirée en beauté, j’avais le choix entre l’Orchestre National de Barbès sur la Place d’Youville et l’excellente formation Pawa Up First sur le parvis de l’Église Saint-Jean-Baptiste, dans le cadre du OFF. Des problèmes techniques (l’ordinateur n’avais pas l’air de marcher) de ces derniers m’ont retenu... à leur spectacle ! En effet, je suis resté, comme la plupart du public, un bon ¾ d’heure dans le froid et le vent, attendant avec impatience le spectacle de ce groupe qui fait de la musique instrumentale, et que j’avais déjà vu deux fois, sans connaître vraiment leur travail sur disque (ce qui sera bien vite réglé j’en suis sûr). Pawa Up First (qui comporte les deux frères Nakauchi Pelletier, Sandy Belfort, mais pas Julien Sagot de Karkwa ce soir-là...) fut touché par l’attente et la patience des spectateurs, et ont donc tout donné lors de leur performance, trop courte cependant : à commencer à 22h15, il faut finir ¾ d’heure plus tard, c’est-à-dire à 11 heures, quartier résidentiel oblige. Peu importe, ce fut un excellent spectacle où l’on a pu apprécier à sa juste valeur la musique de Pawa Up First, musique très cinématographique (des images défilaient derrière eux d’ailleurs, mais pas facile de les voir...) et planante. Dire que ce qu’ils font est bon relèverait de l’euphémisme. On peut compter Pawa Up First parmi les formations les plus talentueuses du moment. On se serait bien passé par contre de Boogat, rappeur pas méchant mais qui gâchait un peu la musique sans mots de Pawa Up First...

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_Samedi 18 juillet 2009 :
.Yeah Yeah Yeahs (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h30)
.Sting (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (22h00)

C’était sûrement l’un, voire le spectacle le plus attendu du FEQ 2009, la visite du grand Sting à Québec, sur les Plaines ! Et sous la pluie ? Fort heureusement non ! Tout est tombé durant la journée, et le ciel était radieux pour ce samedi soir mémorable et historique...

Yeah Yeah Yeahs avait la tâche (ingrate ?) d’officier pour la première partie de Sting. Et pourtant, la formation de New York (la ville, pas l’état) s’en est plutôt bien tiré. Il faut dire que le groupe comptait quelques fans dans le public. Mené par la charismatique et très énergique chanteuse Karen O, Yeah Yeah Yeahs est en plein dans la tendance actuelle : jeune groupe new-yorkais, donc très branché, qui oscille entre le rock et la techno. Il faut dire que le quatuor (trio au départ, rejoint par un quatrième membre) décoiffe ! C’est cependant les chansons plus calmes, les « ballades », qui m’ont touché le plus. Quant au reste, ça s’écoute mais ce n’est pas transcendant. Il reste que YYY devrait vous plaire si vous aimez les jeunes groupes qui sont dans le vent.

A-t-on encore besoin de présenter Sting ? En groupe avec The Police ou en solo, sa carrière en fait saliver plus d’un. Le bonhomme est respecté dans le monde entier, et ses succès ne se comptent plus. Parmi ceux qu’il a chanté ce soir-là, notons juste Message in a bottle, Every little thing she does is magic, Roxanne et ma préférée, Every breathe you take, standards que tout le monde a tout du moins entendu une fois, voire plus. Pas étonnant que les Plaines d’Abraham étaient remplies à ras-bord pour ce spectacle historique et mémorable. Le talent de mélodiste de Sting est indéniable. Son passage à Québec fut, comme en fait foi le nombre d’articles, très médiatisé. Mais sur scène que tout compte. Et Sting relève le défi haut la main. Bien sûr, pour quelqu’un comme moi qui ne connaît que les grands tubes, et qui n’est pas un fan fini du chanteur anglais, il y a eu comme un creux au milieu du spectacle. Est-ce dû aux nombreuses ballades jouées qui ont un peu cassé le rythme ? Quoiqu’il en soit, Sting a su redonner du punch à un spectacle qui en manquait un brin jusque là, avec notamment Roxanne.
Tout vêtu de blanc, Sting n’était pas seul sur scène, loin de là : ses musiciens, très aguerris, ont livré une performance électrisante, chacun y allant avec son propre solo (sauf la batterie peut-être). On a donc pu voir aux guitares Dominic Miller, aux claviers David Sancious et Josh Freese à la batterie.
Sting, mis à part quelques mots en français ici et là, a peu parlé durant ces moments magiques, préférant laisser parler sa musique. On aurait aimé un peu plus de conversation, mais on ne va pas rechigner : voir Sting (de si « près » de surcroît) sur les Plaines d’Abraham, pour un coût relativement modique, avec une foule en général heureuse d’être là mais pas irrespectueuse, ça restera un bon souvenir, mémorable.
Ayons une pensée pour la talentueuse Bïa qui, pendant ce temps-là, chantait sur la Place d’Youville. Espérons pour elle et ses talentueux musiciens (Francis Covan en tête) qu’il y avait un peu de monde...

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Merci beaucoup. Génial, tout simplement encore une fois.

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Mais c'est moi qui te remercies de me lire...

Un dernier jour pour la route ? Pourquoi pas, d'autant plus que c'était le meilleur...

_Dimanche 19 juillet 2009 :
.Malajube (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (19h00)
.Karkwa (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (20h30)
.Pierre Lapointe (Scène Bell/Plaines d’Abraham) (FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC) (22h00)

Pour finir en beauté ce FEQ 2009, une soirée toute québécoise sur les Plaines : Malajube, Karkwa, et le grand Pierre Lapointe.

La preuve que la soirée fut parfaite de A à Z, à 99.9 %... c’est que je n’ai pas détesté Malajube ! Moi qui trouve leur musique (je ne les ai vu que sur scène, nuance importante à apporter) la plupart du temps inaudible et sans grand intérêt, ce spectacle-là ne fut pas si mal : particulièrement en forme, les 4 membres du groupe (dont le chanteur Julien Mineau) ont chanté leurs ritournelles très rock, voire garage, devant un public qui ne les connaissait pas en majorité, à part quelques irréductibles aux premiers rangs. Dès mardi prochain à New York (ce qui prouve qu’ils font une tournée internationale), Malajube a donc fait mouche lors de leur passage à Québec. Moi-même qui ne suis pas du tout un fan d’habitude, j’ai trouvé que le groupe de Montréal a offert une solide prestation qui était bien en adéquation avec la soirée.

Cela faisait longtemps que les membres de Karkwa, mon groupe québécois préféré, caressaient le rêve de chanter sur les Plaines d’Abraham. Et cela a paru lors de leur performance : plus qu’en forme (pas de gastro en vue...), Louis-Jean Cormier, François Lafontaine, Julien Sagot, Martin Lamontagne et Stéphane Bergeron ont véritablement TOUT donné. Leur setlist était bien construite, alternant chansons du deuxième et troisième album (Le compteur, M’empêcher de sortir, Échapper au sort, La marche, L’épaule froide (qui volait très haut), Le temps mort, belle transition Dormir au jour + Le coup d’état, Le solstice et La façade). Cormier et Lafontaine y ont été de solos improvisés bien sentis. La réaction du public ne s’est fait pas attendre : enthousiaste, passionné, il a applaudi à tout rompre, à juste titre. Ce spectacle, pas si court que ça, restera comme une de leurs meilleures performances que j’ai vu d’eux (et j’en ai vu...), et m’encourage à continuer à penser que Karkwa est décidément le meilleur groupe québécois à l’heure actuelle. Moi, ça fait longtemps que je l’ai compris. Que le plus grand nombre de « trippeux de musique » (l’expression est de Pierre Lapointe !) l’apprennent maintenant, et écoutent ce formidable groupe ! Karkwa a d’ailleurs gagné le Miroir de la chanson d’expression française...

Le clou de la soirée revenait au (déjà) grand Pierre Lapointe, qui avait concocté un spectacle inédit pour cette soirée qui était sa seule en plein air pour cet été. Lui qui remplit facilement le Pigeonnier, allait-il remplir les Plaines ? Oui, oui et encore oui. Le public venu très nombreux (le chiffre se fait encore attendre) applaudir l’enfant prodige a eu le droit à un spectacle moins complexe que Mutantès (Lapointe nous parlait entre les pièces) mais tout aussi enrichissant, où tout son talent a pu être mis en exergue. Solidement entouré par 7 musiciens (les fidèles : Philippe B, Philippe Brault, Josianne Hébert, Guiddo Del Fabro; ainsi que les petits nouveaux venus sur le projet Mutantès : Tony Albino, Alex McMahon et Joseph Marchand), Pierre Lapointe a livré un spectacle tout en contrastes : parfois seul au piano, parfois entouré par les musiciens. Dans ces derniers moments, très rock, on n’entendait pas toujours la voix si particulière de Lapointe. Le 0.01 % de mauvais dans la soirée... (le .01 pourcentage. Je l'écris à nouveau car dans mon post cela me met un personnage qui danse au lieu du pourcentage...)

Ce spectacle fut très électro et permis de (re)découvrir les chansons de son dernier album en date, Sentiments humains, qui ne nous avaient pas parues exceptionnelles. Rendues comme ça, on y voit maintenant toute leur charge émotive. Du duo Ces étranges lueurs/Le magnétisme des amants au Bar des suicidés (future chanson culte, entonnée par le public) en passant par l’inévitable Je reviendrai (très appréciée), la délicate Comme si c’était hier (faite en duo avec Marchand à la guitare acoustique), Les lignes de ma main, Les sentiments humains, et bien d’autres encore. Inutile de vous dire que cet album ira dans mon lecteur mp3 très vite, et que je pourrai donc l’approfondir... Lapointe a aussi chanté Les vertiges d’en haut et L’amour solaire du mini-album Les vertiges d’en haut.
Sinon, une rareté (Le maquis), ainsi que des pièces revisitées de son premier album et deuxième album, parmi lesquelles Tous les visages (méconnaissable), Au 27-100 rue des partances, Tel un seul homme (seul titre tiré de l’album éponyme), Qu’en est-il de la chance, l’inévitable Endomètre rebelle, très entraînant et réussi, Le lion imberbe, et en avant-avant-dernier rappel, Deux par deux rassemblés, dans une version toute particulière : acoustique, genre feu de camp. Lapointe était un moniteur de camp d’été (Pomme d’Api), et c’était le dernier soir. Quoi chanter sinon cet hymne ?
Pierre Lapointe persiste et signe, en offrant au public de la capitale (qui l’a toujours chéri) un spectacle parfait, où l’on ne s’est pas ennuyé. Décidément, le chanteur est déjà un grand de la chanson québécoise...


Ce samedi-soir fut la meilleure soirée de ce 32e Festival d’été de Québec. Tout simplement. On se souviendra longtemps de ces 3 spectacles, surtout ceux des talentueux Karkwa et du tourmenté et apaisé (tout à la fois) Pierre Lapointe. Ce fut un parfait trio que l’on souhaite revoir très vite... Pas de collaborations entre les 3 artistes cependant...

Vous trouvez en lien les bilans des journalistes Kathleen Lavoie et Nicolas Houle du Soleil pour cette édition 2009 du FEQ. Quant à moi, j’en retiendrai 3 points : la température, le coût du macaron, et la présence de francophones dans la programmation. La première fut clémente, parfaite, le deuxième certes encore avantageux mais qui ne doit pas augmenter l’année prochaine (sous risque de se mettre à dos une partie de la population, début de la fin), et la troisième se fait de plus en plus rare, certes de qualité exceptionnelle, mais rare. Oui, il faut continuer à attirer de gros noms pour ce gros festival. Mais par pitié ne négligeons pas l’importante portion francophone de la musique. L’on est au (et à) Québec après tout, et aux dernières nouvelles la langue officielle est toujours celle de Molière...

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